Nous aurions plaisir à lire quelques lignes, de vous , que nous ne connaissons pas mais qui pourtant avez passé quelques minutes chez nous. Beaucoup de passages sur le blog, mais peu de commentaires, dommage ...ne soyez pas de simples consommateurs, écrivez nous!










vendredi 24 octobre 2008

Poême de Laura Li et texte de Fleur: 2 adolescentes du Quebec adoptées en Chine

你好

Sur le site e l'AFQA (Asso familles parents Quebec-Asie
(cf http://www.afqa.org/chroniques.php?type=8 )
on peut lire notamment des témoignages du ressenti d'enfants adoptés en Chine:

Ici un poême de Laura Li pour sa mere biologique

Maman Au pied d’un escalier
Tu m’as laissée
Une nouvelle maison
Un long voyage en avion
Une famille m’a accueillie
Une famille avec qui j’ai grandi
Une mère, une grand-mère
Un père, un frère
Je dois te parler
Même si tu m’as laissé
Je veux connaître mes racines
Je dois apprendre mes origines
Je te dois ma vie
Je dois te remercier
J’ai une vie réussie
Je t’ai tout pardonné
Tu dois savoir
Je ne veux pas te décevoir
Avant de quitter
Merci de t’être sacrifiée
Je veux te voir
De l’autre côté du miroir
Voir en quoi on se ressemble
Pouvoir rire ensemble
J’arrive maman
Je n’en ai pas pour longtemps
Après toutes ces années
Je vais enfin te parler
J’avais le cœur brisé
Tu vas pouvoir le réparer
Avec ta tendresse
Il va sortir de sa détresse

Laura-Li


Texte de Fleur
Ce court texte, je ne le fais vraiment pas parce que j’en ai envie. Il y a des tonnes de choses beaucoup plus intéressantes à faire. Mais, je le fais pour faire plaisir à ma mère, parce que je sais que ce journal lui tient à cœur et que le fait que « sa petite poupée » écrive dedans lui fera chaud au cœur. C’est bien grâce à elle et à mon père que je suis ici aujourd’hui. Je leur en serai éternellement reconnaissante de m’avoir offert l’opportunité d’avoir une vie aussi merveilleuse. Lors de son retour de Chine pour m’adopter, ma mère s’est fait dire par un restaurateur du quartier chinois : « C’est comme si votre enfant avait gagné à la loto ! » Je suis totalement d’accord avec ça. Je suis extrêmement privilégiée et j’en suis consciente. À chaque année, des centaines de fillettes naissantes sont emmenées dans les orphelinats et pour beaucoup d’entre elles, pour la simple raison qu’elles ont eu la malchance de naître avec le sexe féminin. Plusieurs ont la chance d’être adoptées par des gens merveilleux dont le seul but est d’offrir à leur bébé la meilleure vie possible. Mais d’autres… peut-être, parce qu’elles ne sont pas assez belles ou bien simplement parce qu’elles n’ont pas de chance, restent à l’orphelinat. Plus tard, elles doivent quitter l’orphelinat et travailler… C’est horrible comme vie ! Ce n’est même pas comparable à la vie que j’ai présentement. J’ai les meilleurs parents du monde, des frères et sœurs que j’adore, des tonnes d’amis. Je vis dans deux superbes maisons avec chacune une piscine dans la cour. J’ai deux belles grandes chambres avec un lit double, j’ai plus de linge que j’en ai besoin. Je mange de supers bons repas, 3 fois par jour, bref, j’ai tout pour me combler. Qu’est-ce que je pourrais désirer de plus ? Rencontrer mes parents biologiques peut-être ? Eh bien, très franchement, non. Il est évident que, pour chaque personne, c’est différent, mais moi , je n’ai jamais éprouvé ce besoin. Même si quelqu’un m’arrivait, par exemple, en me disant qu’on avait retrouvé mes parents biologiques et que je n’avais qu’à prendre l’avion pour aller les voir, je refuserais. C’est peut-être un peu étrange direz-vous, mais pour moi, ce sont des inconnus qui n’ont jamais fait partie de ma vie. Je suis au Canada depuis l’âge de 3 mois, donc ma vie a toujours été ici. Je suis peut-être Chinoise physiquement, mais dans mon cœur, et jusqu’au plus profond de mon âme, je suis Québécoise. Jamais je ne me suis sentie différente ou à part. Mes parents m’ont toujours dit que j’étais la plus belle, la plus intelligente, la plus adorable et tout, donc rien pour baisser mon estime personnelle. Puis, à l’école, bien que j’aie fréquenté trois écoles différentes au primaire, je n’ai jamais eu de la difficulté à m’adapter et à me faire des amis. Je n’ai jamais été rejetée parce que j’étais Chinoise et je n’ai jamais non plus ressenti le besoin d’être entourée d’amis ou de gens de la même nationalité que moi. Je me suis toujours sentie à ma place. Merci à ma mère et à mon père. Je vous aime plus que tout au monde.
Fleur, 15 ans.

我爱你 Nina
妈妈

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