Lorsqu'on adopte un enfant, on s'inquiète souvent beaucoup, tout comme lorsqu'on accouche je suppose, sur le fait que son enfant n'aura pas de problemes physiques ou mentaux. Ici le Dr JVdM nous donne quelques indications qui peuvent nous aiguiller:
extrait: "
Il y a deux diagnostics à faire en tant que parents. Le premier est le diagnostic du regard. La façon dont l’enfant va vous regarder, si vous arrivez à fixer son regard, à avoir des échanges de regard avec lui, c’est pour moi un bon pronostic pour ses chances d’éveil. Le deuxième diagnostic est le diagnostic du progrès. En Russie, vous allez voir l’enfant plusieurs jours de suite. Si le premier jour, vous n’arrivez pas du tout à communiquer avec lui, qu’il reste prostré dans un coin, mais que dès le deuxième jour, il va commencer à vous regarder à la dérobée, à s’intéresser à ce que vous faites, que le troisième jour, vous pouvez avoir des échanges de regard, et que le quatrième, il est dans vos bras et qu’il a envie de marcher alors qu’il était complètement mou les premiers jours, c’est un élément de bon pronostic. Et tout le monde peut le faire.
on a donné chez nous pour tout cela:
Les parasites. Il n’y a pas en Russie les gros vers que l’on trouve en Afrique. Par contre, dans les orphelinats russes, il y a au moins autant de giardia, de lambia et autres amibes que dans les orphelinats malgaches. Ce sont des parasites microscopiques qui donnent de la diarrhée et de la dénutrition au long cours (et là je precise que peu de medecin savent diagnostiquer et soigner: c du vécu). Parce que l’enfant vient de Russie et qu’il a la diarrhée, on pense que c’est dû à un changement alimentaire. Il faut donner des antiparasitaires, un traitement de 5 jours de Fluvermal ou de Flagyl. Si on cherche ces parasites, on a des chances de les trouver, mais il faut au moins trois analyses de selles réparties sur 10 jours. Et même si on n’a rien trouvé, on peut donner le traitement qui est bien supporté.
Les parasitoses externes. En Russie, on trouve très peu de teigne. On voit plutôt de la gale, et là aussi, les médecins n’y pensent pas trop car c’est une maladie que l’on n’a plus l’habitude de voir en France, et il y a parfois des diagnostics qui font beaucoup rire, comme les « boutons de stress » ! Un enfant adopté qui se gratte est un enfant galeux jusqu’à preuve du contraire. Pour traiter la gale, jusqu’à il y a quelques années, il existait un traitement que l’on appliquait au pinceau, qui s’appelle l’Ascabiol, mais il n’était pas très efficace, et vous pouviez être sûr d’une chose, c’est que si vous ne vous grattiez plus à cause de la gale, vous vous grattiez à cause de l’Ascabiol !
autre extrait: ne pas tout mettre sur le dos de l'adoption, ce que font parfois également nos entourages:
Le trouble psychologique Je crois qu'il est vraiment trè intéressant et important de se rendre dans une consultation adoption avant et après avoir son enfant. Cela apprte beaucoup, rassure et permet de dignostiquer parfois des patholgies que certains pediatres qui ne traitent des maladies d'enfants français ne connaissent plus ou mal.
Dans les articles et les livres traitant de ce sujet , vous pouvez lire tout et son contraire. Pour certains, les enfants adoptés ne peuvent pas aller bien parce qu’ils se réfèrent aux théories de la psychanalyse, dont l’une des grandes bases est le complexe d’œdipe. Œdipe étant un enfant adopté, les enfants adoptés ne peuvent pas aller bien.
Dans d’autres articles un peu angéliques, vous lirez que les enfants adoptés vont très bien, aussi bien que les autres enfants.
Ce qui est certain, c’est qu’il y a plus de consultations pour les enfants adoptés, car après avoir parcouru des milliers de kilomètres, les parents ne vont pas hésiter à faire quelques centaines de mètres pour aller consulter un psychologue au moindre petit souci.
Les problèmes existent bel et bien. Il y a pas mal de soucis psychologiques chez les enfants adoptés, mais il y a une aussi grande hétérogénéité parmi les difficultés rencontrées.
Les troubles de l’attachement, dont je vais vous parler, sont très à la mode en ce moment et mis à mon avis un peu trop à toutes les sauces. Depuis quelques années, un enfant adopté n’a pas le droit d’avoir le moindre souci psychologique sans que l’on dise que c’est un trouble de l’attachement. Parmi les quatre derniers enfants que j’ai vu arriver à ma consultation avec leurs parents qui avaient fait leur diagnostique de trouble de l’attachement, il y avait un véritable trouble de l’attachement, un tableau d’hospitalisme (un enfant qui était très attaché à ses parents, très câlin, qui avait d’ énormes séquelles parce qu’il avait beaucoup souffert dans son orphelinat), un syndrome d’alcoolisation fœtal et une maladie génétique qui n’avait rien à voir non plus avec notre syndrome.
L’adoption est source de pas mal de soucis, et je pourrais vous raconter plein d’histoires.
Je prends l’exemple d’un petit garçon qui arrive en grande section de maternelle. Sa rentrée se passe bien, puis quelques mois plus tard, cela ne va pas parce que c’est le début de l’apprentissage de la lecture, il n’y arrive pas et perturbe les autres. La directrice finit par considérer que ses problèmes sont liés à son adoption, situation tout à fait classique.
Cet enfant a commencé à consulter, et ses difficultés ont été mises à chaque fois en relation avec son état d’enfant adopté.
Il a finit par atterrir dans mon service et j’ai réagit bêtement, comme un pédiatre de base que je suis très fier d’être. Un enfant qui rencontre des difficultés à l’école, tout d’abord je l’envoie chez l’ophtalmo. Et bien ce petit garçon maintenant porte de grosses lunettes et n’a plus de problèmes à l’école. Donc il faut toujours penser que l’enfant n’est pas « qu’adopté »...
...Ce que j’ai envie de vous dire, c’est qu’il ne faut pas croire que les troubles de l’attachement, c’est une fatalité. On peut en guérir, mais il faut s’accrocher, et vraiment se faire aider par de bonnes équipes. Il ne faut pas hésiter soi-même à se faire soutenir, car il faut être des rocs pour permettre aux résistances de ces enfants de venir se briser.
Il est important que les parents de ces enfants tiennent bon et assurent continuellement leur enfants de leur amour et n’hésitent pas à leur dire que, malgré toutes les horreurs que peuvent faire ces enfants, ils les aiment quand même et resteront à jamais leurs parents.
Vingt ans après la pérestroïka, elles continuent de prouver leur efficacité à l’est de notre continent. En une seule journée de 1935, le mineur Stakhanov aurait extrait 102 tonnes de charbon en six heures, quand on lui en demandait sept (on sait depuis qu’il s’agissait d’une supercherie, mais l’homme est devenu un héros populaire et son exploit a eu une résonance mondiale). C’est ce genre de travail que continuent à faire mes collègues de Russie. Par exemple, plus de neuf enfants sur dix adoptés en Russie présentent une «anoxie cérébrale périnatale» ; en France, cela signifie une grossesse qui se termine mal et un cerveau mal oxygéné et très abîmé ; en Russie, quand on a le décryptage (que je n’ai pu comprendre qu’après quelques années d’expérience), cela signifie un problème social et le risque que l’enfant soit séparé de sa mère par abandon ou décision administrative. Près des trois-quarts des enfants en orphelinat présentent dans leur dossier russe un syndrome pyramidal ; symptôme grave en France, témoin de lésions neurologiques ; simple manque de stimulation, banal dans un orphelinat russe. Les régimes changent mais les habitudes restent. Si les hôpitaux de l’ex-URSS obtiennent ainsi des rémunérations en relation avec leur travail, il est cependant dommage que de vrais et graves problèmes n’apparaissent que rarement dans leurs diagnostics, c’est le cas des séquelles de l’alcoolisme maternel, particulièrement fréquent dans ce pays et oublié dans les dossiers… Le codage ne rapportant sans doute pas assez de points. Alors, on soigne ou on code ?
J'espere que ces extraits, tout comme moi, vous auront intéressés , car même si notre famille est au "complet" je suis toujours très intéressée par le monde de l'Adoption et pour longtemps encore, je le crois. Ce mot fait partie intégrante de nos vies et nous en sommes fiers.
4 commentaires:
Attachement et troubles de l'attachement
Pour construire la sécurité interne: l'indispensable alliance parents/professionnels
"Il y a un problème: l'adoption ne résoud pas tous les dégâts de l'abandon"
Colloque PETALES du 7 mai 2011 en 9 pages
Bonjour Zench,
je vous ai déja lu sur d'autres blogs , vous semblez tres au fait de l'adoption et de divers problematiques, et pas toujours tres "optimistes " m'a t-il semblé?. Mais l'abandon ne provoque parfois rien du tout et parfois des enfants bios souffrent egalement de troubles que l'on mettrait sur le dos de l'adoptiopn si l'enfant était adopté?
Je suis intéressée par vos écrits? etes vous adoptés vous m^mes, avez vous adoptés... dites m'en plus svp?
Laurence
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Entretemps, 1 an en plus.
merci Zench... ok j'en sais maintenant un peu plus.
Sans vous vexez je pense qu'evidemment il est un peu facile d'avoir un esprit plus critique sur l'adoption quand on est deja parents, n'est-ce pas? Quand on est febrile et qu'on redoute de ne jamais le devenir on ne peut porter le même regard que vous m^mes aujourd'hui. Je suis maman adoptante depuis 6 ans bientot et effectivement je chemine mais je n'oublie rien pour autant .
Au plaisir d'echanger. Laurence
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