Nous aurions plaisir à lire quelques lignes, de vous , que nous ne connaissons pas mais qui pourtant avez passé quelques minutes chez nous. Beaucoup de passages sur le blog, mais peu de commentaires, dommage ...ne soyez pas de simples consommateurs, écrivez nous!










jeudi 13 janvier 2011

Nous ne sommes pas des trafiquants d'enfants

ainsi commence l'article du joural Le Monde datée d'aujourd'hui, écrit par des parents d'une petit fille haïtienne rapatriée en decembre 2010 pour repondre à l'article de PLS (Pierre Levy soussan, psychaitre) et Sophie Marinopoulos dans LE MONDE du 04.01.11

"Une mère couvre de baisers une enfant en larme qui éloigne son visage d'elle, la mère sourit, presse à nouveau ses lèvres sur les joues mouillées, l'angoisse est visible sur le visage de l'enfant, saisi par les flashes des journalistes.
Superficiellement, une scène émouvante d'une mère adoptante avec une enfant "sauvée" du séisme, du choléra, de la mort. Plus profondément, une enfant incomprise dans sa détresse, dans ses émotions profondes. Une enfant exhibée, manipulée, montrée comme une preuve absolue des "bonnes intentions parentales".
Ces scènes sont semblables à celles que nous avons observées dix mois auparavant, lors de la précédentes "accélération" des procédures d'adoption en Haïti de 368 enfants, à l'aéroport d'Orly. Lors de cette première "livraison" d'enfants du 11 février, nous avions vu des enfants perdus, oscillant entre se taire en se plongeant dans une hypersomnie, des états de sidération, de prostration ; ou bien des enfants hurlant, marchant le regard perdu, n'attendant plus rien de ce monde adulte. La chronologie des troubles permettait d'évoquer une cause traumatique, liée au déplacement dans l'urgence des enfants.

Aujourd'hui l'histoire se répète et risque de compromettre l'adoption pour trois raisons principales : La première est celle de l'urgence du déplacement sans vérification de la fiabilité du dossier médical, psychologique, social. La seconde est secondaire au profil des parents allant en Haïti qui présentent pour beaucoup un statut de célibataire (70 à 80%), de parents plus âgés ou dont le profil psychologique fragile a été refusé dans d'autres pays. La troisième raison est l'absence de cadre juridique fiable garantissant l'accord des parents de naissance pour son adoption (indispensable au regard des trafics d'enfants).

La France s'est déjà faite sévèrement critiquées par les pays partis à la Convention de la Haye lors d'une Commission spéciale en juin sur les adoptions accélérées d'enfants haïtiens, alors que le Bureau permanent de La Haye avait pris le soin de rappeler que "l'adoption internationale n'était pas une solution d'urgence". Le cabinet de M. Kouchner avait décidé de mieux réguler ces adoptions et de respecter les procédures légales, dans l'intérêt de l'enfant. L'exigence éthique choisie était la vérification des procédures afin qu'aucun enfant ne soit issue d'un trafic d'enfants, ou bien que son identité n'ait pas été falsifié comme c'est souvent le cas pour des pays n'ayant pas signé la convention de La Haye.

"Tous les dossiers de ces enfants sont dits sans faille et les procédures datent d'avant le séisme" annonce sans sourciller l'avocat des familles. Ce n'est pas l'avis de Terre des hommes qui dès le 22 décembre dénonce notre empressement : "La majeure partie de ces enfants n'a pas eu de jugement d'adoption : ils ne peuvent légalement pas être adoptés… Leur situation familiale n'a pas été vérifiée par les autorités haïtiennes. Ces enfants ont peut-être encore leur famille et n'ont pas été préparés à quitter leur pays".

La réalité derrière ce "conte de Noël" est un nouveau scandale en matière d'adoption. Alors que la presse française titre "Les enfants haïtiens vont passer Noël en famille", terre des hommes, ONG présente à Haïti, titre "Un enfant pour Noël ?".

UN ENFANT A BESOIN DE PARENT, PAS DE HÉROS

Cette colonisation moderne que véhiculent nos comportements politiques en matière d'adoption, n'est pas tolérable. Pas tolérable de la part d'un pays qui a mis les droits des enfants au cœur de ses préoccupations, pas tolérable au nom de l'adoption qui n'a pas pour vocation de sauver un enfant mais bien de construire une famille.

Les deux processus se distinguent : là où l'intervention humanitaire a une logique légitime d'intervention rapide, la construction filiative demande du temps. On ne devient pas le fils ou la fille d'un sauveur d'enfant. Un enfant a besoin de parent, pas de héros. La dette de l'enfant à ses parents est une dette de vie, jamais une dette de survie. La possession d'enfant ne doit pas prendre le pas sur la construction familiale car si tel était le cas, la haine viendra en lieu et place de l'amour. S'en suivra des faits divers dans lesquels des parents adoptifs abandonneront à nos services de l'aide sociale à l'enfance, leur enfant. Sujet tabou des tabous, trop loin du conte de Noël raconté d'une seule voix en ce 24 décembre.

Les débordements politiques médiatiques qui tiennent à valoriser la main tendue du gouvernement français, les images de parents-sauveurs, les commentaires qui exposent le geste généreux parental doivent être condamnés. Pendant que nous imaginons être des sauveteurs d'enfants, le monde nous regarde. Les plus graves conséquences seront subies par les enfants et leurs familles et les années à venir révéleront des échecs d'adoption fabriqués de toutes pièces. La double "livraison" des enfants d'Haïti va laisser de lourdes traces dans l'histoire de l'adoption internationale en France.

Pierre Lévy-Soussan, Psychiatre et psychanalyste, et Sophie Marinopoulos, psychanalyste


et bien vraiment prêt à tout pour se faire connaître et qu'on parle d'eux, tout comme Rufo du reste. Lueur service de com' est à conseiller à d'autres: efficace et même redoutable.

a lire
ici... la reponse ce jour, d'un couple adoptant
extrait:

Notre fille fait partie de ces enfants rapatriés en janvier 2010 dont le dossier comportait le jugement d'adoption, mais pas encore le passeport. Certainement il aurait été préférable d'aller chercher notre enfant, comme nous nous y étions engagés lors de notre visite en octobre et rester quelques semaines dans le pays. A son arrivée à Orly, nous avons reconnu la même enfant qu'avant le séisme dans sa crèche haïtienne : une enfant atrocement inhibée, sidérée, mutique.
Son arrivée à Orly ne nous a pas paru plus traumatisante que l'abandon précoce de sa mère, sa mort, l'abandon de son père un an plus tard et le consécutif séjour de quinze mois dans un lieu où, c'est peu dire, elle n'était pas investie en tant que sujet. Il ne faut pas pour cela s'en prendre aux nourrices qui, analphabètes, n'ont pas pu lire Dolto, mais à la situation de misère du pays que vous semblez ignorer. Les conditions de survie à Haïti font que la préparation psychologique à l'adoption n'est pas une priorité ! C'est avec nous, dès le deuxième jour de son arrivée, qu'elle a commencé à parler.
Elle est aujourd'hui métamorphosée : elle a rattrapé la taille, la capacité motrice et verbale des enfants de son âge, elle est sereine, capable de se concentrer, la relation avec ses parents et son frère donne l'impression qu'elle a grandi avec nous depuis sa naissance. Les débuts n'ont pas toujours été faciles et nous avons commis des maladresses plus graves que celles que vous dénoncez. Son évolution n'est pas le fait de parents extraordinaires, mais de parents qui l'ont investie comme un être irremplaçable, attaché à eux par le lien indissoluble de la filiation. Son évolution est paradigmatique de l'investissement parental comme seul pouvant aider la constiL'arrivée de ces enfants n'a pas été réalisée de façon idéale mais cela reste un moindre mal plutôt qu'une prolongation indéfinie dans ces no man's land que sont ces institutions.tution du sujet.
Nous ne sommes pas des "bienfaiteurs", nous sommes d'accord. Mais l'autre revers de la médaille se dévoile lorsque vous nous accusez de participer à une forme de "colonisation moderne". Bienfaiteurs ou néo-colonisateurs nous ne sommes toujours pas considérés comme parents ! Ce qui sape la difficile tache de parent adoptif qui consiste avant tout à créer un lien avec l'enfant et compromet l'intégration de l'enfant. Nous serions en droit d'attendre autre chose d'un spécialiste de l'adoption ! Enfin nous ne sommes pas des trafiquants d'enfants car malgré ce que vous insinuez, vous savez pertinemment que tous les enfants évacués ont un dossier validé par le ministère des affaires sociales haïtien qui atteste de leur adoptabilité et la majorité d'entre eux possède le jugement d'adoption.

Pour conclure, je vous rappelle que depuis février dernier, six enfants en attente sont morts, six enfants qui n'auront pas de séquelles psychologiques d'un "rapatriement d'urgence".

E. et S. Franco, parents d'un enfant rapatrié d'Haïti


ça laisse rêveur, ces pseudos-specialistes qui ne semblent pas vraiment mesurer les degrés de l'urgence. Qui melangent des questions mal digérées de colonialisme et d'adoptions.

Pourvu que leurs voix ne soient pas trop entendues et ne portent préjudices à l'adoption en général.
La France veut de plus en plus freiner les adoptions en individuelles. Avec ce genre d'articles comment ne pas essayer de freiner l'adoption tout court. Quel est le but réel poursuivit par PLS: qu'on parle de lui comme Le Specialiste de l'adoption? freiner l'entrée de petits immigrés sur notre sol?

qu'en pensez vous?

1 commentaire:

Chantalou a dit…

Si je me fie à notre petite Manuela arrivée d'urgence le 27 janvier 2010 et bien notre fille s'est épanouïe et elle progresse très bien. Il y a des moments plus difficiles de temps en temps car elle semble un peu insécure de nous perdre mais dans le fond nous nous constatons que c'est son attachement à nous qui se solidifie...c'est donc un très bon signe... Je déplore ces soit disant spécialistes qui pensent détenir la vérité sur tout, ont-ils songé à toute la misère qui sévit en Haïti et comment il est difficile pour ces enfants de survivre et bien se développer? Ne vaut-il pas mieux des enfants heureux qui se retrouvent dans une famille aimante? Le gvt canadien n'a jamais hésité à rapatrier nos enfants,sommes-nous des incompétents? C'est ce que semble penser ces spécialistes de l'enfance... De plus, la plupart des autres pays adoptants ont permis le rapatriement des enfants dans leur nouveau pays d'accueil...Je ne suis pas inquiète car un jour ces spécialistes pourront voir tout le beau cheminement parcouru par les enfants rapatriés d'urgence. Ces enfants ont besoin d'amour et de bons soins, je suis convaincue que ces parents français verront à leur bien-être et les couvriront d'amour et de tendresse. Chantalou qui est super heureuse d'avoir sa petite puce auprès d'elle, xx